La Porosité - Travail réalisé pour le cours de Mode, Styles et Tendances
La porosité
Quand on dit le mot « porosité » à quelqu’un, il est fort probable qu’on nous regarde avec des points d’interrogation dans les yeux. Porosité ?
Un réflexe que nous devrions avoir en pensant à la porosité serait de penser au féminin qui fait masculin ou au masculin qui fait féminin. Et en pensant à ça, en premier lieu et de nos jours, on pense aux garçon qui adopte le look Emo, qu’une grande partie qualifie de mode gaie, et aux filles qui font garçon manqué, comme Avril Lavigne à ses début ou, encore, P!nk. On aurait pas tout à fait tort de penser ainsi, mais la tendance de fond qu’est la porosité ne consiste pas qu’à ça. En effet, souvenons nous du tailleur que Chanel a popularisé, de Madonna durant les années ’80, du look dandy, du glam rock (et une partie de la pop masculine) des années ’80 avec David Bowie, Prince, Boy George, Indochine et un peu plus tard, Placebo.
Avec la porosité vient aussi l’homme métrosexuel, qui prend plus soin de lui que les hommes dit normaux, souvent en faisant dire de lui qu’il fait moins viril (Ah ! Les étiquettes que la société colle partout !). Bien sûr, il n’est pas rare que le métrosexuel soit aussi gay, mais ça n’est pas toujours le cas, il ne faut donc pas associer gay à métrosexuel, car leurs besoins ne sont pas nécessairement les mêmes. Quelque fois, cette métrosexualité va tellement loin que le métrosexuel devient l’androgyne que beaucoup confondent et même prennent pour une femme. En fait, l’androgynie n’est pas un phénomène récent, quoi qu’il n’en est pas été question pendant longtemps. En effet, on pense que le look androgyne vient du théâtre avant que les femmes soient admises comme actrices. Celles-ci étaient jouées par des hommes plus petits, plus minces aux traits plus délicats. Au Japon, ces hommes allaient même jusqu’à rester habillés en femme à longueur d’année pour jouer parfaitement leur rôle. Ils étaient donc apparemment et probablement mentalement des femmes, ils ne l’étaient seulement pas physiquement.
On voit le phénomène qu’est la porosité surtout dans la musique, oui dans la décennie 80 avec les musiciens nommés ci-haut, mais de nos jours aussi. Vous avez vu les clips de Panic ! at the Disco, de Fall out Boy, de From First to Last ou d’Avenged Sevenfold ? Un de leurs points communs est l’esthétisme de leurs clips et le certain maquillage, plus ou moins abondant, mais toujours présent, que les membres du groupe portent. On voit qu’ils on mis un certain temps pour choisir leurs vêtements (surtout pour Panic ! at the Disco), se maquiller (ou se faire maquiller) et se coiffer (ou se faire coiffer). On remarque alors que les hommes (re)commencent à porter du rose et d’autres couleurs qu’on croyait jusqu’alors réservées qu’aux femmes ainsi que les dentelles et autres tissus délicats. Il a aussi une très grosse mode, née dans les années ’80, qui n’a pas encore tout à fait atteint les continents occidentaux, mais qui commence à se faire connaître pas mal en Europe en provenance d’Asie, mais surtout du Japon, terre mère du mouvement qu’est le Visual Kei (des termes anglais « Visual », visuel, et japonais « kei » (prononcé « keï »), groupe) et ses dérivés (Eroguro Kei, Oshare Kei, Anguro Kei etc) où l’androgyne et quelques fois le travesti prennent le premier rôle.
Le Visual Kei a été popularisé par des groupes comme X-Japan et Buck-Tick, qui s’inspiraient des groupes populaires du moment, à l’époque, nommons, par exemple, KISS, Mötley Crüe et Twisted Sisters. On trouvait intéressant le fait de se « déguiser » sur scène, pour jouer. Toutefois, les Japonais, aimant plus jouer dans les extrêmes que les Américains, ont inclus dans leur rock visuel, plus au début des années ’90, l’androgynie avec des groupes tels que Pierrot, hide (qui partageait sa carrière solo avec celle qu’il avait en tant que guitariste d’X-Japan, jusqu’en 1997, quand les X se sont séparés, il a continué en solo jusqu’à son suicide en 1998…), L’Arc~en~Ciel, mais surtout avec Malice Mizer. L’androgynie a alors évolué au fil des années ’90 et les groupes portaient de plus en plus de costumes complexes ainsi qu’arborait des coiffures et des maquillages élaboré, l’étant souvent un peu plus sur un membre spécifique du groupe, comme Kyo, le chanteur de Dir en grey ou Seek le bassiste de Psycho le Cemu. Et souvent, aussi, on retrouvait et on retrouve encore de nos jours un des membres du groupe carrément travesti, pensons ici à Aya de Psycho le Cemu, Mana de Malice Mizer en 2001 et avant et de Moi dix Mois depuis 2002, Kaya de Schwarz Stein ou Izam de Shazna. Et quand on a passé le cap de l’an 2000, les groupes ont commencé à porter des costumes un peu moins extravagant (en général, parce qu’il y a toujours des exceptions, comme Hitsugi de Nightmare, Psycho le Cemu (jusqu’à leur séparation en 2006) ou Panic Channel), mais l’androgynie reste toujours de mise. Dans ce même esprit, un groupe hors du commun naît en 2003. En effet, Danger*Gang est constitué que de filles, elles qui sont si rare sur la scène du Visual Kei, sauf que celles-ci ne tiennent pas vraiment à passer pour des filles (du moins pour les connaisseurs), sauf peut-être pour la batteuse, et s’habille comme ces messieurs du Visual Kei. Et celle qui joue le mieux son rôle, c’est la guitariste, Hiko, qui, en plus de s’habiller comme n’importe quel homme du milieu, ne s’habille pas de manière très féminine dans la vie de tous les jours. Une autre qui fait un peu dans ce genre-là, c’est Jin, la chanteuse du groupe visuel formé de Japonais immigrés au Canada eqlipsE, qui elle, en plus de faire tout ce que Hiko fait déjà, est homosexuelle, ce qui porte encore plus à confusion lorsqu’on cherche à savoir de quel sexe elle est. Mais c’est le résultat que ces deux femmes cherchent à avoir en étant ainsi.
Et si la femme se masculinise dans cette même porosité, c’est probablement qu’elle a soif de pouvoir, de l’égalité des sexes, qu’elle veut être vue de la même manière qu’un homme, point de vue professionnel et social, aussi. Ça vient aussi de la vague montante du pouvoir féministe dans le monde, mouvement qui se popularise tellement que même quelques hommes y sont favorables, maintenant. En même temps, si elle se masculinise, c’est pour mieux se féminiser, d’un sens, pour parfaire sa sexualité et explorer tout ce qui s’offre à elle qui aurait pu n’être réservé qu’à lui, si elle n’avait pas voulu de cette égalité entre eux.
Cette tendance pourrait s’adresser à n’importe quel public, parce que chacun des styles qui la forme s’adresse à des groupes d’âge différents. Toutefois, tout ce qui se passait dans les années ’80 s’adressait à un marché formé d’ado et d’adulescent et, cette mode ayant tendance à revenir, autant du côté vestimentaire que musical, le même public est visé, même si cela rend quelques adultes qui étaient adolescents dans les 80’s nostalgique et qui fait en sorte que ces adultes-là aussi achètent des vêtements suivant cette mode. Pour le look Emo, il est clair que le marché visé reste plus jeune, plus adolescent, idem pour l’androgynie, même si les hommes popularisant cette mode auprès des jeunes en l’adoptant pour leur groupe de musique sont âgés de 18 à 30 ans, en moyenne. Quant au tailleur, il s’adresse plutôt aux femmes travaillant dans les bureaux, donc au 25, 30 allant même jusqu’à l’âge de leur retraite. Il en est de même pour le métrosexuel qui n’as pas plus d’âge que la femme en tailleur.
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